On pourrait facilement me reprocher d'être dure, d'être injuste même à l'égard de mon amoureux. Je suis une personne inégale dans mes comportements et ça se reflète dans ma vie. Mais lorsque je vis une belle période et que je ne me pose pas trop de questions, tout va tellement bien dans ma vie et je peux être tellement tendre, tellement positive, tellement moi.

J'ai un côté de moi qui est beau, très beau même. Ce côté respire l'amour. Il a aussi un fort désir charnel et il se caractérise par le besoin d'aimer avec passion. Ce côté resurgit parfois et lorsqu'il est là, tout va pour le mieux dans ma vie et dans ma tête.

L'autre côté de moi, il n'est pas laid: il est compliqué. Je crois que le mot "compliqué" me décrit parfaitement. J'ai plusieurs recoins dans ma personnalité et chacun mérite d'être exploré mais ce n'est pas n'importe qui qui a le droit d'y pénétrer. Mon côté compliqué, il peut-être très beau par moment mais aussi très noir, très froid. C'est souvent ce côté que j'exploite avec mon amoureux. C'est triste parce que, bien souvent, je lui fais du mal et je m'en veux. Je ne peux pas renier qui je suis. Changer me semble une chose très difficile, impossible même.

Mais, pour le moment, tout ça m'importe peu car c'est le côté très beau de moi qui ressort ces derniers temps.

Après des semaines difficiles à me questionner sur ma relation amoureuse, je vis une semaine passionnée et remplie d'amour. J'aime mon copain et je suis enfin heureuse avec ce fait. Je vis chaque moment présent en ayant conscience que la semaine prochaine, je peux trouver un pépin et tout peut se mettre à chambouler. Pour l'instant, je respire l'amour et je ne voudrais changer de place avec personne. On dirait que tout d'un coup, une lumière vient de s'allumer et je réalise la chance que j'ai d'être en amour avec un homme qui me comble de bonheur.

J'ai choisi de mettre cette photo car lorsque je songe à Éric, il me vient tout de suite en tête l'image de lui et moi, nus dans son lit. On se colle souvent de cette façon (comme sur la photo), que ce soit pour s'endormir ou pour le simple plaisir de sentir le corps de l'autre. Je trouve ça beau le corps humain. Et je dois avouer que le corps de mon amoureux est délicieux !

Il y a plusieurs changements autour de moi, sans que j'en prenne vraiment conscience. Mes amies changent, évoluent et je m'aperçois de plus en plus qu'on a moins de choses en commun. C'est triste parce que certaines de ces amitiés étaient belles. À quelque part, je m'éloigne d'elles. J'ai choisi de vivre isoler du monde qui m'entoure, pour mieux m'investir dans ma relation amoureuse. Éric aussi a fait la même chose de son côté. Je ne crois pas qu'on le regrette tous les deux mais il m'arrive de trouve cela difficile.

Mes amies vivent des choses à l'opposer de moi. Je sais que c'est normal de s'éloigner lorsque les contacts sont limités. Cependant, je reste convaincue que mon retrait est justifié et que les choses doivent se passer ainsi. Célibataire ou pas, je n'aurais pas grand chose à leur apporter ni beaucoup de temps à leur consacrer. Avec mes études, je suis prise jusqu'au cou. Et puis, mes priorités ont changé et pour l'instant, je n'ai pas envie de m'investir en amitié. J'ai de la chance de connaître des personnes aussi magnifiques qu'elles mais je ne ressens pas le besoin d'être prêt de quelqu'un, autre que mon amoureux. Si ce sont de vraies amies, elles vont l'accepter. Je sais que, de mon côté, je ne dois pas les renier pour autour. Je n'ai pas le droit de couper les liens car je les aime énormément. Sur ce point, je devrais travailler à maintenir mes relations tout en entretenant une relation amoureuse car ce n'est pas toujours bon (pour elles et pour moi).

Enfin, je dis vivre l'amour. Je n'ai pas envie de penser aux pépins et à tout ce qui me sépare d'Éric. Je sais que nos mondes respectifs sont différents et qu'il y a une multitude de choses qui nous éloignent chaque jour. Mais en même temps, il y a des choses qui nous unissent. Une de ces choses, c'est l'amour. Et l'amour, c'est plus fort que tout à ce qu'il paraît.

J'écoute la chanson Tu m'aimes-tu (Richard Desjardins). C'est une très belle chanson. C'est Éric qui l'a téléchargé, qui avait envie de l'entendre. Sur cette mélodie et ce texte, je pense.

 

Je crois que j'ai un problème de cohérence dans ma façon de voir les choses, de les décortiquer. J'essaie d'analyser mes pensées et jusqu'à maintenant, je croyais que je m'en sortais pas mal mais j'ai pris conscience du fait que je ne savais pas du tout ce que je voulais dans la vie. En fait, mon don d'analyse est loin d'être très développé : mes changements d'humeur et d'opinion sont là pour le prouver. J'ai certainement des points de vue arrêtés sur plusieurs sujets mais à savoir si c'est véritablement là le fond de ma pensée, la question peut se poser : j'ai réalise que je ne me connais pas et par le fait même, que j'avais peu d'opinion, que mes valeurs étaient assez mal définies. Je n'ai pas de ligne de conduite. Lorsque j'ai une discussion quelconque avec une personne, mon point de vue va dépendre de ce que la personne pense : je suis (en tous sens) très influençable. J'ai vraiment un énorme progrès à faire sur moi-même.

 

Je me questionne souvent du pourquoi de mon infidélité. Je me dis que je voulais aller voir ailleurs et qu'un jour ou l'autre, je l'aurais fait car ça me trottait dans la tête depuis un bon bout de temps. Il fallait que "j'expérimente" le fait d'avoir un amoureux et d'avoir un rapport intime avec un autre mec. Plusieurs penseront que je n'aime pas mon copain mais c'est tout le contraire. Il est vrai que mes sentiments ont changé à son égard avec le temps mais je demeure très attaché à lui. Mais pour en revenir à ma tricherie, j'aimerais vraiment trouver le "bobo", ce qui m'a poussé à faire ça. Il y a certainement un point, un fait, une vérité dont j'ignore la cause (et le nom) qui démontre la logique (cohérence) de mon acte.

 

Si j'ai appelé cet écris cohérence, c'est parce que j'ai de la difficulté à trouver la logique et l'harmonie des faits dans ma vie et ce, dans plusieurs domaines. J'ignore pourquoi j'ai été infidèle. Mes pensées sont un mystère et demeurent très difficiles à définir. L'être que je suis est loin d'être cohérent. Bref, la cohérence est vraiment à l'opposer de ce que je suis comme personne. Pourtant, ça me faciliterait tellement la vie d'être cohérente ! Je pourrais savoir où je m'en vais, paraître moins "compliquée" aux yeux des autres, avoir des opinions réfléchies et arrêtés. C'est drôle à dire mais ça me semble impossible dans mon cas de devenir cohérente : c'est si loin de ce que je suis que ça demanderait un travail énorme !

 

Si j'ai mis une telle photo ce soir, c'est pour me rappeler un peu comment j'étais le matin du 20 janvier, lorsque je me suis réveillée dans le lit d'un autre, avec un (parfait) inconnu à côté de moi. C'est pour me rappeler que le bonheur que je recherche tant, il n'est peut-être pas aussi loin que je le crois. C'est pour me rappeler que j'ai été infidèle et que ce n'était pas bien.

 

Peut-être que tout ce que j'ai écrit, ce n'est pas très cohérent mais je m'en fiche. Mes propos sont illogiques et loin d'être harmonieux mais c'est ce qui me caractérise.

Dans ma jeune vie, je me suis souvent faites des illusions. Elles se sont formées surtout dans mes amours. Étant une grande rêveuse romantique, j'ai déjà pensé qu'un tel s'intéressait à moi (alors que ce n'était pas le cas) ou qu'un autre me faisait une déclaration d'amour ou encore qu'il se produisait telle situation à tel moment. L'illusion, ça fait partie de ma vie. Plusieurs diraient que c'est du rêve mais je crois qu'il y a une grande différence entre le rêve et l'illusion.

 

Le rêve, c'est lorsque tu désires quelque chose du fond de tes tripes. L'envie de l'attrait est tellement intense que tu ne peux faire autrement que de t'imaginer dans la situation même.

 

L'illusion se définit comme une interprétation fausse de ce qu'est la réalité. Ça fait un peu naïf de dire qu'on a déjà illusionné mais personnellement, je n'ai pas honte de dire que j'ai illusionné des millions de fois. Je ne crois pas que ça fasse de moi quelqu'un de déconnecter de la réalité ou (tout simplement) de naïf. J'adore illusionné tout en étant consciente de la réalité. On pourrait dire que je rêve au lieu d'illusionner. Sauf que moi, j'aime croire que j'illusionne parce que ça me déculpabilise. Et puis, le rêve, je garde ça pour les choses que je désirent vraiment. Ça me permet de savoir ce que je veux et ce que je ne veux pas.

 

J'illusionne souvent dans ma vie. Parfois, l'illusion ne dure que quelques instants mais elle est assez forte pour qu'elle est des répercussions dans mes dires et dans ma personnalité. En fait, l'illusion fait partie de mon imaginaire et de mes pensées et ça fait de ma vie quelque chose d'illusoir. J'utilise souvent les "si" dans mes phrases et ça n'est pas pour rien. Je n'ai pas les deux pieds sur terre à chaque heure du jour et c'est bien mieux ainsi.

 

Ce soir, j'aime illusionné que je suis bien dans ma vie de couple et que je vais me bâtir quelque chose douillet et d'heureux avec mon amoureux. Mais dans le fond, je sais qu'à mon réveil demain (lorsque j'aurai les deux pieds sur terre), je serai encore (et toujours!) que je ne m'épanouie plus du tout dans ma vie à deux. Plusieurs me disent de partir (simplement) et de songer à moi. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que je pense à moi plus que toute autre chose dans cette histoire et que je sais pertinamment que je ne serai pas capable de supporter le fait d'être seule. J'ignore où et quand je trouverai la courage de voler de mes propres ailes mais je suis consciente que cela peut prendre des mois, voir des années.

 

En me créant des illusions, je joue un peu à un jeu. Par contre, mes sentiments sont vrais mais pas mes intentions. Si j'avais le courage, je partirais sans regarder en arrière. Malheureusement, j'aime mieux illusionner.

Ambigu,uë : 1.Dont le sens est équivoque, interprétable de différentes façons. 2. Difficile à cerner.

Je suis ambiguë dans tous les sens du terme : face à moi-même, à ce que j'ai fait, à ce que j'aurai peut-être à supporter. Si je pouvais changer les choses, je le ferais. Avec Éric, autant je crois prendre les bonnes décisions, autant je me dis que je joue à quelque chose. Un jour je suis sincère, l'autre je me pose une multitude de questions. J'aime mais je le fais d'une bien piètre façon. J'aime mal. Je ne vis pas bien avec ce que j'ai fait mais d'un autre côté, je sais bien qu'il fallait que je vive une telle expérience pour voir clair. C'est difficile à comprendre, à saisir. Moi-même je me protège de comprendre, comme si je voulais m'aveugler personnellement de la vérité. Lorsqu'il me demande pourquoi j'ai fait ça, je ne m'efforce même pas d'y songer vraiment, je lui sort une la première excuse qui me vient en tête.

Pourtant, la pourquoi des choses, c'est la moins que je puisse faire pour qu'il comprenne, pour une fois pour toute me pardonner. Les jours passent, les semaines passent. Le temps défile sous mes yeux : je me sens couple d'avoir trop de regrets ou à certains moments, de ne pas en avoir assez. Je suis sourde face à ça parce que même si j'ai donné mon consentement, je ne vis pas bien tous les jours avec mon geste.

Expliquer ce que je vis, ce que je ressens serait trop compliqué. Existe-t-il une recette magique pour découvrir ses véritables sentiments ? Pourquoi Dieu n'a pas inventé une baguette ou un moyen de revenir dans le passé pour corriger les choses qu'on n'auraient pas du faire ?

Il est évident que j'ai des regrets et les tous les remords qui vont avec. J'aime mon amoureux mais je suis incertaine face à mes choix : être avec lui, est-ce vraiment MA destinée ?

Le mot qui résume le mieux ma vie : ambiguïté.

Pourquoi une image aussi rouge, insignifiante et hors du commum pour décrire mon émotion ? Simplement pour illustrer un peu comment je me sens. Si on ne peut rien y comprendre, c'est qu'on a tout saisi du message, de mon message.

Mon être est voilé. Voilé de l'amour d'Éric, voilé de sa peine, voilé de ce qu'il ressent ou ce qu'il pourrait bien faire. Ce voile, je me le suis mis depuis que je l'ai quitté. Pourquoi ? Pour ne plus retomber dans le piège de son amour, pour ne pas continuer la roue éternelle. Après tout ce que je lui ai fait, c'est lui qui devrait se mettre un voile : étrangement, c'est moi qui est (presque!) réussi à me voiler contre lui.

 

Je me suis mis un voile qui couvre tout mon coeur. Et avec ce voile, je suis parvenu à lui dire que je l'avais triché. Je ne pourrai jamais lui en parler en tête-à-tête en toute sincérité mais au moins, j'ai été franche avec lui. Il faut dire qu'il m'a clairement fait savoir que c'était important pour lui d'entendre la vérité de ma bouche. Je lui ai menti et ce n'était pas aimable de ma part. Je l'aime ! De toute manière, tout ce que j'ai pu faire la nuit du 19 au 20 janvier, c'était impardonnable et humiliant pour lui. Il ne méritait pas ça et je peux dire (en tout honnêteté) que je le regrette profondément.

 

Malgré le fait que je sois voilée, je pense souvent à Éric. Je sais (pour lui avoir parlé au téléphone) qu'il a énormément de souffrance et qu'il pleure souvent. Pour ma part, je n'ai pas versé une larme de puis dimanche (jour de notre séparation). J'ignore si c'est parce que je me suis fait une raison ou parce que je manque de sensibilité. Parfois, je me dis qu'avec le temps, j'ai appris à me détacher de lui et par conséquent, mon amour a diminué petit à petit. Ce voile que je me suis mis sur le coeur, il a pris du temps à s'installer. Avec Éric, c'était une grand histoire d'amour. C'était une venue inespérée pour moi et j'ai embarqué dans cet amour-là avec toute l'innocence et la bonne volonté du monde. Ce qui en résulte est beau mais comme dans toutes les histoires d'amour qui se respectent, il y a aussi de moins beaux moments.

 

Je sais qu'à un moment ou à un autre, me voile va glisser de sur mon coeur. Je ne peux demeurer dans cet état d'esprit éternellement car, en me sentant ainsi, je ne vis pas ma peine d'amour comme il se devrait. Il va falloir que je fasse mon deuil de ma relation en pleurant et en craquant (comme tout le monde). Il est vrai de dire que chaque personne peut avoir une façon bien personnelle de faire leur deuil d'une histoire d'amour. La façon dont je le fais jusqu'ici, je la trouve égoïste et à l'opposé de la beauté de mon histoire d'amour avec Éric. J'aimerais bien en vouloir à tous les hommes de cette terre, pleurer toutes les larmes de mon corps que de me sentir ainsi et de devoir supporter mon jugement personnel. C'est peut-être une bonne chose que je me sente ainsi parce que ça m'évite de la peine et des remords. Mais lorsque je parle à Éric au téléphone, je passe pour une sans coeur et il a encore davantage de peine à cause de ça. Je trouve ça désolant et très triste pour lui.

 

Si je garde ce voile, c'est pour me protéger de cette relation. Les questionnements du début sont devenus omniprésents. Les petits problèmes du début sont devenus insupportables. Cet envie de liberté est devenu pressante et incontrôlable. Et puis, il y a cette tromperie. J'ignore ce qui m'arrivera dans les prochains moi. La vie ne sera peut-être pas plus facile parce que je ne suis plus avec Éric. Je souffrirai sûrement de ma séparation (car mon voile ne sera pas éternel). Mais je serai sans cesse en quête du bonheur et je tenterai pas tous les moyens de concrétiser mes rêves.

 

Et puis, même si mon coeur est voilé pour Éric (et tous les hommes de cette terre), je crois que ça ne me fera pas de tort de vivre uniquement pour moi-même.